Fondation à Annecy-le-Vieux

Il y a bientôt soixante ans, à Annecy le Vieux… était fondée une petite école d’agriculture qui deviendra grande… à Poisy !

Fondation à Annecy-le-Vieux

 

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En 1952, l’idée d’une école agricole est novatrice, mais répond à un besoin réel. A cette époque, les exploitations agricoles sont petites, isolées, pauvres. Les jeunes ont peu d’ouverture sur le monde, peu de contacts avec d’autres agriculteurs. Il en résulte un fort immobilisme des techniques de travail. 

L’idée d’une école fait son chemin, car les initiatives existantes sont peu nombreuses : quelques instituteurs itinérants, un peu d’enseignement par correspondance mais rien d’une spécialisation scolaire, introduisant largement de l’agronomie, de la zootechnie et de l’économie. Tout le monde a conscience que les besoins sont énormes. 
 

2 2  L’histoire du lycée peut se résumer en deux chiffres éloquents : 9 élèves à la rentrée 1953, plus de 1000 en 2010 !

 

Ce n’est pas le résultat d’une multiplication magique, mais le fruit d’une volonté, puis d’un travail de chaque jour, lié à beaucoup d’imagination, pour faire face aux besoins de formation dus à la révolution technique de l’agriculture.

Créer une école en 1953 c’était partir de rien ! Ni bâtiments, ni programme scolaire, ni argent !
Il fallait la volonté conjuguée de la jeunesse agricole chrétienne (JAC) et du diocèse qui a nommé l’abbé Neyroud à la tête de ce chantier. Ce dernier embauchera François Stellio, jeune ingénieur agricole, pour la partie technique du projet.Ensuite, le diocèse nommera trois prêtres professeurs, personnel gratuit et polyvalent, les père Tornafol, Terrier et Mollard.

Il faut donc :
Construire un modeste internat – sur un emplacement mis à disposition par le chanoine Doche, fondateur de l’ECA, sur un terrain fourni gracieusement par la sœur Dubuisson – préparer des programmes scolaires (l’enseignement agricole en était à ses balbutiements) et rassembler l’argent nécessaire !
Le but de cette école sera de former des chefs d’exploitation et d’organisations accomplis. Le programme est basé sur deux ou trois ans à partir du Certificat d’étude, il est étudié par des techniciens, un comité jugera du dosage des matières.

Le 27 Avril 1953, l’école est née et prend son nom :

 


C.A.R.D. : Centre d’Apprentissage Rural Départemental

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Ce nom reflète bien la réalité :
une relation permanente études / métier, qui s’inscrit bien au service du monde rural.

En ces temps de chrétienté pratiquante, la chaire constituait un haut-parleur idéal pour une publicité gratuite.

Un agriculteur d’Hauteville-su-Fier vint en début de septembre inscrire son fils de 14 ans, mais y renonça devant l’absence de bâtiments…
Il fallut toute la persuasion du directeur pour le convaincre qu’un modeste préfabriqué serait monté rapidement et que les cours commenceraient bien, début novembre.

Huit élèves furent ensuite recrutés et ce fut la première « promotion », devenue mythique. L’école existait !

 


 

3 3  En 1954, c’est la reprise de l’exploitation agricole. 
Elle n’est pas soumise à des exigences économiques, mais seulement pédagogiques. 

- Le troupeau comprend 10 bêtes à ses débuts.
- Puis, le premier internat est bâti.


L’objectif de l’école est de proposer mieux. 
L’examen du BAA est doublé d’un oral devant un jury de personnes compétentes. Cet exercice est difficile à cette époque, car l’expression orale reste limitée pour les jeunes. 
Ce diplôme est remplacé quelques années plus tard par un Brevet d’Etude Agricole délivré par le Ministère de l’Agriculture. 

Au début des années soixante, les finances se tiennent, grâce à la location des bâtiments à des colonies. 
Les effectifs progressent lentement. Il y a environ 60 jeunes sur les trois années, avec une fonte des effectifs la dernière… fils d’agriculteurs, on les réclame sur l’exploitation.Avec l’arrivée au pouvoir du Général de Gaulle, de grandes réformes sont mises en place. 

 

 

Le 02 août 1960 : 
La loi PISANI, grande loi d’orientation agricole, va notamment poser les fondements de l’organisation de l’enseignement agricole, en cohérence avec celui de l’enseignement général secondaire.
L’orientation vers des filières agricoles est désormais inscrite dans la loi. Le recrutement en sera ainsi plus aisé.
C’est la création des classes de secondes et du Brevet de Technicien Agricole (B.T.A.).

Avec la progression des effectifs qui suit, l’école va se retrouver à l’étroit à Annecy-le-Vieux.
La petite ferme de 14 ha était cernée par le développement de la ville. En effet, parallèlement aux besoins de l’école, une forte pression immobilière apparaît sur Annecy le Vieux. 
Les problèmes se font plus fréquents car l’exploitation est entourée de maisons individuelles et la ferme génère des nuisances (On fanait encore sur l’emplacement actuel du garage Peugeot et du clos Dubuisson).
Il faut donc impérativement songer à s’enraciner dans un environnement plus rural.
Les recherches commencent.